Publication : 12/10/2016 | Mise à jour : 12/10/2016 |
Terminale Bac Pro - C. Carré |
Tweet |
|
Français : |
Les Combattants - Thomas CAILLEY |
Titre : Les Combattants Réalisateur : Thomas CAILLEY Durée : 1h34 Année : 2014 Acteurs : Adèle Haenel (César de la meilleure actrice 2014 pour Les Combattants) Kévin Azaïs (César du meilleur jeune espoir masculin 2014 pour Les Combattants) |
Synopsis
Arnaud Labrède, qui vient d'enterrer son père, se prépare à passer l'été en compagnie de son frère et de sa mère pour travailler dans l'entreprise familiale. C'est alors qu'il croise le chemin de Madeleine Beaulieu, jeune femme entière, au caractère souvent déconcertant. Arnaud est immédiatement séduit par Madeleine, convaincue que l'humanité va à sa perte, et bien décidée à organiser sa propre survie. C'est pour celà qu'elle s'est inscrite à un cours de préparation militaire. Et c'est par amour qu'Arnaud, bien moins préparé qu'elle, va la suivre... |
Analyse filmique : extrait 1
![]() |
Quels sont les sentiments que l'on peut ressentir chez le personnage d'Arnaud dans cet extrait ?
Comment le réalisateur s'y prend-t-il pour nous témoigner ce sentiment complexe ? |
Extrait : 35'08" jusque 36'59" (1'51" - 6 plans)
La séquence commentée, sous forme d'un quizz :
(pas de lien avec une classe)
Accès par classe : |
|
![]() |
Repères | Images | Techniques de cinéma | Description | Effets produits / Impressions ressenties | |
1 | de 35'08" jusque 35'23" | ||||
Caméra stable (* voir mouvements au cinéma) | Arnaud et Madeleine mais très proche des comédiens (presque la même distance qu'entre eux). | A proximité de leurs émotions, même les plus fugaces. | |||
2 | Travelling arrière* | On est dans le même mouvement que les personnages. On les précède à peine. On est entre les deux amis (travelling avant à partir de 34'59") et les deux personnages principaux (travelling arrière). | On est avec eux, dans leur histoire, dans leur présent qui suit de près, celui des deux amis. | ||
3 | Son hors cadre | Les deux personnages ne parlent pas. On entend juste les deux amis qui s'amusent bruyamment. | Pas de communication entre les deux personnages, seule communication ailleurs : les deux amis entre eux. | ||
4 | |||||
|
Le jeu des comédiens | Arnaud regarde Madeleine, puis Madelaine regarde Arnaud (le regarde-t-elle vraiment ?), mais pas de regards croisés. | Pas de communication, interrogation sur l'autre, gêne, timidité... | ||
5 | de 35'24" jusque 35'32" | Travelling avant et panorama gauche/droite. | On suit les deux amis sur la plage. Pause. Ils se mettent en maillots de bain. | L'histoire amorce une nouvelle séquence. Tous vont aller se baigner, ensemble. Nouvelle étape. | |
6 | de 35'32" jusque 35'42" | ||||
|
Arnaud prend la même direction que ses deux amis. Madeleine s'arrête. Arnaud la sollicite : "ben... tu viens pas ?" | Rupture dans le mouvement et dans l'histoire. Arnaud et Madeleine ne sont plus sur la même longueur d'onde (niveau du sol, contreplongée). Madeleine plus lointaine, inaccessible. | |||
7 | 35'42" | ||||
La lumière vient du côté droit. | L'aube naissante est derrière Madeleine. Mais les lampadaires, pour y voir clair, sont encore nécessaires. | L'aube est une promesse, du côté de Madeleine. Mais l'aube est encore incertaine. | |||
8 | Le vent vient du côté droit. | Les vêtements, les cheveux de Madeleine flottent légèrement au vent qui lui vient de la direction où elle va partir. | Son histoire souffle de ce côté là. | ||
9 | 35'47" | ||||
Sortie du cadre sur la droite. | Madeleine refuse. Elle s'en va : "Salut". |
|
|||
10 | de 35'47" jusque 35'52" | Travelling et panorama inverses (gauche à droite). | Retour sur Arnaud à l'arrêt, le regard vers Madeleine qui n'est plus là. | L'histoire se rembobine, mais Arnaud est désormais seul, planté là. | |
11 | 35'52" jusque 35'55" | ||||
Plan fixe, cadre vide sur la gauche. | Les deux amis se jettent à l'eau | Il manque quelque chose à gauche. | |||
12 | 35'56" | ||||
|
|
|
|||
13 | de 35'56 jusque 36'49" (le plan le plus long de la séquence) | ||||
|
Travelling avant, panorama droite/gauche (re inverse | Arnaud se met en maillot puis avance dans la mer. |
|
||
Le cadre reste toujours vide à gauche. | ... tout contribue à rappeler Madeleine. Tout d'abord le vide du cadre à gauche (la place de Madeleine dans les premiers plans). | ||||
Le personnage est suivi de dos. | Madeleine est physiquement dans la direction de son dos. Arnaud a cette idée "derrière la tête". | ||||
Le jeu du comédien : marche balancée de droite à gauche. |
|
||||
Le travelling avant avec un cadrage qui se modifie. |
|
|
|||
Le sens des vagues. | Les flots ramènent Arnaud et ses pensées vers la plage, vers Madeleine. | ||||
Un filtre noir autour du cadre. | Si l'on observe bien, on voit un filtre noir autour du cadre, qui n'a pas d'explication (il ne fait pas plus nuit sur les bords de l'image). Ce filtre renforce l'idée de cet enfoncement dans la nuit de cette absence contraire à la présence lumineuse de Madeleine. | ||||
La lumière | Le dos d'Arnaud est la partie la plus claire de l'image. Il est ainsi mis en évidence, comme si le soleil rappelait que les préoccupations d'Arnaud sont de ce côté là. | ||||
La fin du plan, à nouveau un regard vers le vide du cadre. | Arnaud s'arrête puis regarde vers la lumière. |
|
|||
Les sons : ressac des vagues et musique. |
|
|
|||
14 | de 36'40" jusque 36'59" | ||||
|
|
Arnaud hésite longuement puis regarde une troisième et dernière fois dans cette direction (Madeleine). Un dernier regard vers cette "lumière", puis le visage dans une nuit noire, Arnaud avance à nouveau. |
|
On peut aussi remarquer qu'aucun élément de cette séquence n'est "triste" de façon pleinement visible.
A noter également que des "outils" qui auraient été utilisés pour des films plus "faciles" (scenario, jeu des comédiens, musique) ne sont ici quasiment pas du tout utilisés.
Ainsi Arnaud garde un jeu minimal, le scenario n'intègre aucun élément "triste" et la musique reste très minimale, discrète.
Fermer
Analyse filmique : extrait 2
![]() |
Quels sont les sentiments que l'on peut ressentir chez les deux personnages, Madeleine, Arnaud ?
Comment le réalisateur s'y prend-t-il pour nous témoigner de ces sentiments ? |
Extrait : 1h28'21" jusque 1h29'57" (1'37" - 18 plans)
La séquence commentée, sous forme d'un quizz :
(pas de lien avec une classe)
Accès par classe : |
|
![]() |
Un film : pour quels objets d'étude ?
Identité et diversité |
Comment le film montre-t-il que deux personnages aux caractères opposés s'attirent ? |
Pourquoi peut-on dire que l'image du couple que ce film donne est inhabituelle ? | |
| |
La parole en spectacle | Comment le réalisateur s'y prend-t-il pour nous faire partager les émotions particulières des personnages ? |
Pourquoi peut-on dire qu'il y a une manière "militaire" de s'exprimer ? | |
Pourquoi peut-on dire que le personnage de Madeleine a une manière à elle de s'exprimer ? | |
| |
L'homme et son rapport au monde à travers la littérature et les autres arts | Comment ce film montre-t-il les angoisses du monde moderne ? |
Pourquoi peut-on dire que ce film témoigne des hésitations des adolescents quant à leur avenir ? | |
Pourquoi peut-on dire que ce film témoigne de ce qu'est l'adolescence ? |
D'autres pistes de réflexion
Une fiche pédagogique |
Une fiche pédagogique avec des animations, d'autres extraits commentées, d'autres pistes, d'autres documents. |
|||
Une critique
[...] Les Combattants poursuit cette réflexion, en l’amenant [Thomas Cailley] sur le terrain du sentiment amoureux, puis sur celui de la survie en environnement hostile (ce qui est au fond la même chose). Ça commence par une rencontre. Madeleine et Arnaud ont la vingtaine, la beauté, le muscle saillant et le regard un peu flottant des gens de leur âge. Ils vivent en Aquitaine, région à la fois sauvage et très réglée, à l’instar, on ne tardera pas à s’en rendre compte, de la mise en scène de Thomas Cailley. A la mort de son père, Arnaud doit reprendre avec son frère aîné l’entreprise familiale de menuiserie, tâche à laquelle il ne s’emploie qu’à contre-cœur. Ce d’autant plus que son cœur, justement, s’est mis à battre pour Madeleine, tomboy un peu hirsute, obsédée par l’apocalypse, la survie, l’armée. “Parce que tout va péter” (elle le sait, c’est dans l’air), Madeleine s’entraîne dur, leste son sac à dos de briques avant de plonger dans la piscine, gobe des bestioles passées au mixeur ou au micro-ondes, et rêve d’intégrer les meilleurs commandos. C’est dans ce décor, où la langueur estivale et l’ennui attisent les désirs, que se noue la première partie d’un film moins programmatique qu’il n’y paraît. Cailley, brillant scénariste et metteur en scène précis, y déploie un art du récit, du dialogue comique et de la situation burlesque remarquable, surtout pour un premier film. On y sent à chaque instant bouillonner une sève, affleurer une tension qui ne demande qu’à exploser, mais qu’il s’agit de contenir, pour quelque temps encore. Comme le conseille, dans une scène très drôle, un militaire à Arnaud, il faut viser non pas la cible mais vingt centimètres derrière, concentrer sa force, se projeter. C’est ainsi que les enjeux de ce premier acte, très drôle mais encore un peu sur la réserve, se déversent dans une seconde partie magnifique, où Thomas Cailley libère toutes les forces telluriques, jusqu’à un étonnant (et terrifiant) climax. Lâchés dans la nature – mais une nature, nous le disions, civilisée, ce qui crée tout un tas de décalages comiques –, les deux survivalistes cessent de se toiser et mettent enfin en pratique leur engagement jusqu’ici théorique. Pour les interpréter, Kévin Azaïs, inconnu au bataillon, est parfait en gaillard gauche à la virilité contrariée, tandis qu’Adèle Haenel, dans un registre hawksien (dominante, rusée, sensuelle), s’affirme tranquillement comme l’une des actrices françaises qui comptent le plus aujourd’hui. L’inversion des genres sexuels opérée ici se double d’un jeu sur les genres cinématographiques, que Cailley manie avec insolence. Dans un pays où l’assignation est la règle (une place pour chaque chose et chaque chose à sa place), faire se succéder librement comédie romantique, chronique provinciale, film d’aventure et film d’apocalypse, envoyer valdinguer les identités prédéfinies, et offrir à ses personnages la possibilité de choisir leur place, a quelque chose de profondément réjouissant. Débordant de désirs, Les Combattants s’affirme comme un phénoménal cri de rage, qui, à n’en pas douter, va porter loin et longtemps. |
Comment rédiger une critique de cinéma.
Rappel méthodique : les mouvements de caméra au cinéma
Types de mouvement | Moyens | Effets produits / Impressions ressenties | ||
1 |
|
|
![]() |
|
2 |
|
|
![]() |
|
3 |
|
|
||
4 |
|
|
![]() |
|
5 |
|
|
![]() |
|
Moyens | Image | ||||
1 | Caméra portée, caméra subjective | ![]() ![]() |
|||
2 |
|
![]() ![]() |
|||
3 | Rails | ![]() ![]() |
|||
5 | Grue | ![]() ![]() |
|||
5 | Véhicule | ![]() ![]() |
|||
5 | Drone | ![]() ![]() |
Vocabulaire | Définitions |
---|---|
|
|
Faire le pitch |
Faire la promotion d'un film en faisant notamment le début du résumé du film. |
Synopsis | L'histoire complète du film, en quelques paragraphes. |
Scenario | L'histoire complète du film, avec tous les dialogues. Parfois le travail d'adaptation d'un roman. |
Story board | La "bande dessinée" du film mais avec les indications techniques (son, lumière, mouvements de caméra...) |
Travelling | Mouvement de la caméra sur un axe horizontal ou vertical. Travelling avant, arrière, latéral (gauche/droite, droite/gauche), haut/bas, bas/haut. Soit sur rails, soit avec steady cam, soit grue, soit drone... |
Panorama | Mouvement de la caméra sur son axe (rotation latérale (gauche/droite, droite/gauche) ou verticale (bas/haut ou haut/bas) |